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Cultiver la mûre arctique


Cultiver la mûre arctique – réussir l’or de la forêt dans votre jardin

Pouvoir cueillir ses propres mûres arctiques directement dans le jardin ressemble à un rêve pour de nombreux amateurs de baies. La mûre arctique est souvent appelée « l’or de la forêt » en raison de sa couleur dorée et de sa saveur unique et aromatique. Bien qu’elle pousse principalement à l’état sauvage dans les tourbières et zones humides du nord de la Suède, il est tout à fait possible de cultiver la mûre arctique soi-même avec un peu de patience et les bonnes conditions.

Où poussent les mûres arctiques ?

Dans la nature, les mûres arctiques poussent dans des tourbières, marais et zones humides ensoleillées. Elles sont proches parentes des framboises, mais la plante est beaucoup plus basse – seulement environ 10 à 25 cm de hauteur – et s’étend grâce à des rhizomes rampants. La mûre arctique est une plante herbacée vivace aux feuilles rondes et légèrement plissées, rappelant des feuilles de nénuphar en miniature. Au début de l’été (le plus souvent fin mai), la mûre arctique fleurit avec des fleurs blanches à cinq pétales, proches du sol.

Un point important à connaître est que la mûre arctique possède des plants mâles et femelles distincts (elle est dioïque). Cela signifie que les populations sauvages peuvent parfois être composées majoritairement de plants mâles ou femelles, ce qui explique la présence de plantes sans fruits. Le gel peut également influencer la fructification : si les fleurs précoces sont endommagées par un gel tardif au printemps, la récolte sera plus faible cette année-là. De plus, la plante a besoin de temps pour se remettre après une récolte abondante ; une année riche en mûres arctiques est souvent suivie d’une année plus pauvre. Un peu de chance et beaucoup de patience sont donc nécessaires, même à l’état sauvage, lors de la cueillette des mûres arctiques.

Quand les baies sont-elles mûres ?

Les mûres arctiques mûrissent en juillet–août selon le climat local. Les fruits immatures sont fermes, rouges et ont un goût acide. À mesure qu’ils mûrissent, leur couleur devient jaune orangé chaud et les baies deviennent tendres et juteuses. Elles sont d’abord entourées de sépales verts qui s’ouvrent lorsque les fruits arrivent à maturité. Les mûres arctiques bien mûres se détachent facilement de la plante lors de la cueillette – un bon indicateur qu’elles sont prêtes à être récoltées. Il est important de faire preuve de patience et de laisser les baies mûrir complètement sur la plante, car elles mûrissent très peu après la cueillette. Lorsque les mûres arctiques sont jaune doré, molles et presque translucides, le moment de la récolte est arrivé.

Peut-on cultiver des mûres arctiques dans le jardin ?

Oui, il est tout à fait possible de cultiver des mûres arctiques dans le jardin – à condition de pouvoir recréer leur milieu naturel. La clé consiste à aménager un massif acide ressemblant à une tourbière humide, avec un substrat acide et tourbeux et une humidité constante. Les mûres arctiques préfèrent un pH bas (environ 4–5) et une humidité régulière, mais leurs racines ne doivent pas baigner dans l’eau stagnante. Voici quelques conseils pour réussir la culture :

Créer un massif de terre acide ou un bac de culture : Choisissez un emplacement ensoleillé et abrité dans le jardin. Creusez une fosse et installez une bâche de bassin au fond (et idéalement sur les côtés) afin de retenir l’humidité, ou utilisez un grand bac de culture ou une jardinière surélevée doublée d’une bâche ou d’un plastique. Cela permet de créer une tourbière artificielle où l’eau reste plus longtemps dans le sol.

Remplir avec un sol adapté : Utilisez un terreau pour rhododendrons ou un autre mélange acide sans calcaire, riche en tourbe. Vous pouvez également mélanger de la terre de jardin classique avec une grande quantité de tourbe non fertilisée ou de mousse de sphaigne. Le sol doit être meuble et riche en matière organique, mais avec un pH bas. Évitez absolument l’ajout de chaux : les mûres arctiques ne supportent pas les sols calcaires.

Planter les plants de mûre arctique : Procurez-vous des plants de mûre arctique auprès d’une pépinière fiable. N’oubliez pas qu’il faut généralement à la fois des plants mâles et femelles pour obtenir des fruits. Plantez les jeunes plants à quelques dizaines de centimètres d’intervalle dans le massif acide préparé. Si vous parvenez à obtenir la variété autofertile ‘Nyby’ (une variété sélectionnée en Finlande), un seul type de plant suffit, car ‘Nyby’ possède à la fois étamines et pistils sur la même plante et peut fructifier seule. Tassez légèrement la terre autour des racines et arrosez abondamment après la plantation.

Entretien – eau et nutriments : Les mûres arctiques nécessitent un apport régulier en eau. Arrosez fréquemment afin que le sol reste constamment humide, surtout pendant les journées chaudes d’été, tout en évitant l’excès d’eau. Une bonne méthode consiste à enfoncer le doigt de quelques centimètres dans le sol : il doit être humide, mais pas détrempé. Fertilisez très modérément ; les mûres arctiques ont des besoins nutritifs limités. Une petite quantité de fumier bien décomposé ou d’engrais spécial pour petits fruits au début du printemps est généralement suffisante. Un excès d’engrais ou un mauvais type de fertilisation peut nuire aux plantes ; soyez donc prudent et évitez toute forme de chaux.

Protéger et hiverner les plants : Les fleurs de mûre arctique étant sensibles au gel, il peut être judicieux de couvrir les plants d’un voile de protection lors des nuits froides de printemps pendant la floraison. À l’automne, lorsque la plante commence à se dessécher en surface, appliquez une couche de paillis d’écorce ou de feuilles sèches sur le massif. Cela permet d’isoler les racines contre le froid intense et de conserver l’humidité pendant l’hiver. La partie aérienne de la mûre arctique disparaît complètement en hiver ; ne vous inquiétez donc pas si la plante semble avoir disparu – le bourgeon rougeâtre au niveau du sol hiverne et produira de nouvelles pousses au printemps suivant.

Conseils supplémentaires pour réussir

La patience est récompensée : Il peut s’écouler quelques années avant que les plants de mûre arctique soient bien établis et commencent à produire une récolte. Soyez patient : la première année, une grande partie de l’énergie est consacrée au développement des racines et à l’adaptation.

Désherber avec précaution : Les mauvaises herbes entrent en concurrence pour l’eau et les nutriments ; il est donc important de les retirer du massif acide. Désherbez toutefois délicatement à la main, car l’utilisation d’outils peut endommager les racines superficielles des mûres arctiques.

Surveiller l’humidité même en hiver : En hiver et au début du printemps, le massif de tourbe peut se dessécher s’il y a peu de neige. Vérifiez de temps en temps lors des périodes de redoux et arrosez légèrement si la tourbe est trop sèche.

Avec les bons soins et un peu de chance, vos plants de mûre arctique vous récompenseront. Lorsque vient la période de récolte au cœur de l’été, vous pourrez admirer les baies dorées qui brillent sur le tapis vert rappelant la mousse. Imaginez le plaisir de déguster votre propre confiture de mûres arctiques maison, servie avec des gaufres fraîchement préparées ou de la glace ! La culture de la mûre arctique demande patience et minutie, mais la récompense – l’or de la forêt dans votre propre jardin – vaut largement l’effort. Bonne chance avec votre culture de mûres arctiques !

Auteur : Emma Vogiatzi
Vérifié par : Erik Hoekstra
Dernière mise à jour : 2025-11-27